"Peaches Goes Bananas" : Punk Jusqu'à La Moelle
Alex Masson
Il y avait sans doute une logique à ce que Peaches croise le cinéma de Marie Losier. Pas tant parce que la réalisatrice filme depuis toujours des figures singulières de la scène culturelle d'avant-garde ou underground que parce que le parcours de la chanteuse embrasse totalement la vision du monde de Losier, où la représentation physique est aussi importante que celle intellectuelle, où les corps se font revendication sociologique et politique, où la vie tient d'une expérience de tous les instants. Peaches Goes Bananas n'est pourtant pas qu'un portrait d'une artiste. Losier y a filmé pendant seize ans autant la chanteuse / performeuse sur scène que Merill Nisker, de son identité civile, en coulisses, au quotidien, pour un documentaire tenant à la fois du carnet de route rétrospectif et du journal intime, renforcé par une chronologie bousculée. Peaches Goes Bananas y mue au-delà d'une icône pour exprimer une identité féminine au gré du temps, et d'une capacité à se détacher de ses diktats, en faire un art de vivre sa vie, avec soi et les autres, en toutes libertés.
Peaches Goes Bananas, en salles le 5 mars.